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L'histoire de mon bypass, l'histoire de ma renaissance
14 janvier 2011

Prise de sang

Tubes

Je comptais aller faire faire ma prise de sang hier mais mon formidable piqueur n'étant pas là le jeudi, j'y suis donc allée ce matin vers 8h15 sachant qu'il serait là de 8h à 9h (j'ai pris toutes mes précautions en appelant le labo pour demander quel jour et à quelle heure il serait là).

Il faut dire que je suis extrêmement difficile à piquer, on ne trouve pas mes veines ! Elles sont à la fois fines et profondes. Ça a toujours fini en carnage, à tel point que j'ai développé une phobie des aiguilles ! Heureusement qu'on m'a recommandé un super piqueur il y a que ça une quinzaine d'années, depuis je lui suis totalement fidèle et je ne veux me faire piquer que par lui. Sauf bien sûr quand je suis hospitalisée et où c'est systématiquement un carnage. Lui, en quinze ans, pas une seule fois il ne m'a loupé ! Je reste malgré tout toujours angoissée à l'idée de me faire piquer, mais j'arrive à surmonter ma peur car j'ai entièrement confiance en lui.

A peine passée la porte du labo, je demande avec inquiétude à l'accueil si mon piqueur habituel est bien là. Oui ! Ouf ! Je commence à me détendre ! Mais pas pour longtemps car la jeune fille à l'accueil m'annonce qu'il y a en réalité deux prises de sang à faire, une à jeun et une autre deux heures après le petit déjeuner. Me faire piquer deux fois dans la même journée, ça risque de faire beaucoup pour moi ! Et il ne sera plus là dans deux heures !

Elle me demande ensuite si j'ai le flacon pour l'analyse d'urine sauf que je ne savais même pas qu'il y avait une analyse d'urine à faire, donc je commence à m'inquiéter de ne pas avoir fait ce qu'il fallait mais elle me rassure tout de suite en me disant qu'elle va me le donner et que je le rapporterai demain. Ouf. Et là, heureusement que j'étais angoissée sinon j'aurais éclaté de rire, elle me sort un flacon... mais alors... carrément un pot ! On aurait dit une grosse bouteille de lait américaine. Effectivement, le pot faisait quand même trois litres ! Elle m'explique que c'est une analyse d'urines sur 24h, comment je dois faire, etc... Donc pour les 24 prochaines heures, ce pot sera le seul endroit où je devrai uriner.

Je passe ensuite en salle d'attente où j'attends juste ce qu'il faut pour commencer à bien stresser (genre 5 minutes), d'autant plus que je n'avais pas encore aperçu mon piqueur. J'essaye de me rassurer... puisqu'on m'a dit qu'il était là, y'a pas à s'en faire ! Une jeune fille vient me chercher, m'emmène en salle de torture et referme la porte derrière nous. Je l'interroge... où est-il ? Elle me répond presque fièrement que c'est elle qui va me piquer ! Hou là, les problèmes commencent ! Mais n'étant pas du genre à faire un scandale, je ne bronche pas et sachant que mon piqueur à 70 ans, je sais bien qu'il faudra bientôt que je trouve quelqu'un d'autre. Je la préviens simplement que je suis très difficile à piquer. Elle est très gentille et aimable, me parle, prend son temps, c'est déjà ça ! Je lui conseille le bras où on trouve le mieux mes veines. Elle regarde mes veines, tente sa chance et je commence à sentir qu'elle cherche la veine à l'intérieur en tournant l'aiguille (oh non, tout ce que je déteste !) mais heureusement, elle n'insiste pas trop longtemps et laisse tomber. A ce moment là, mon piqueur s'incruste en passant la tête par l'ouverture de la porte. Ah, mon sauveur ! Viens à mon secours ! Mais il semble vouloir la laisser faire... Oh non, me faites pas ça ! Elle demande à voir l'autre bras, je lui déconseille mais elle insiste. Elle cherche 5 minutes, tâte... ils regardent à 2... repassent à l'autre bras et mon piqueur demande à la jeune fille s'il peut essayer (Ouf ! Oui oui, bien sûr que vous pouvez !!!). Il a mis plusieurs minutes à enlever, remettre le garrot, le mettre plus bas, plus haut, hyper serré... rien y fait, difficile de trouver une veine, il tente finalement sa chance et ouf, du sang arrive dans la seringue ! Il m'explique qu'une fois la seringue remplie, il va en remplir une seconde (pourtant elle était déjà énorme, 20 cl !). Malheureusement, au bout de 15 cl, ma veine ne donne plus de sang ! Il me dépique alors que la 1ère seringue n'est remplie qu'aux 3/4. Il remplit en priorité les tubes où il est impératif d'être à jeun. Il y avait 10 tubes à remplir, il économise en en mettant le minimum nécessaire dans chaque et n'en remplit que 5. Il décide de ne pas me torturer plus et de remplir les autres tubes avec la seconde prise de sang dans 2h. Je dois donc aller prendre mon petit déj et attendre 1h30 avant d'y retourner. La jeune fille me recommande de faire couler de l'eau très chaude sur mon bras juste avant de revenir, pour faire ressortir mes veines.

Après mon petit déj, j'ai pris une douche bien chaude et à la suite de ça, un bain bien chaud pour mettre toutes les chances de mon côté, tout ça en surveillant l'heure pour sortir juste 5 min avant l'heure où je devais partir, pour avoir juste le temps de m'habiller. Au total, j'ai dû passer plus d'une heure dans l'eau brûlante, si avec ça mes veines ne ressortent pas !

De retour au labo, je suis prise immédiatement par la même jeune fille qui m'attendait, mon piqueur n'est plus là, il fait ses consultations extérieures. Elle me dit qu'elle va me mettre les ailettes, il s'agit d'un tube avec une aiguille très fine, c'est ce qu'on utilise pour les bébés. Et elle pique dans une toute petite veine. Encore une fois, elle rate la veine et cherche un peu dans le bras mais retrouve assez rapidement la veine, le sang coule goutte à goutte mais elle dit que c'est déjà bien, que mon sang est précieux ! Dès qu'elle en a assez, elle change de tube. A chaque fois, ça fait sauter l'aiguille de la veine et le tube se remplit de bulles d'air... donc elle doit rebouger dans le bras, ça fait mal mais elle le fait avec le plus de douceur possible. C'est très dur à supporter et très éprouvant pour une phobique comme moi mais il faut reconnaitre qu'elle ne me fait pas attrocement mal. Malheureusement, très vite la veine ne donne plus de sang, ça coagule, elle est obligée de dépiquer. Elle repasse à la seringue de 20 cl et décide de piquer non plus à l'intérieur du coude, mais un peu plus bas sur l'avant-bras. Elle dit qu'au pire, on passera à la main, mais là je lui dis "non non, pas le pire, pitié !" Elle pique, cherche la veine dans le bras encore une fois mais c'est hyper douloureux, elle dit qu'il y a un nerf et abandonne après m'avoir fait très mal 3 ou 4 fois en bougeant l'aiguille. Donc on passe à la main !!! Là, je respire très fort, je sens l'émotion monter, j'ai des sanglots dans la voix donc je me tais et je respire très fort... Elle prend bien son temps pour faire ressortir les veines, me demande de laisser pendre ma main et elle pique. J'ai l'impression d'être dans le couloir de la mort et j'ai envie de lui dire "stop, ne piquez pas, arrêtez tout", mais je me retiens, serre les dents et prends mon mal en patience. Elle a la veine du 1er coup ! Bon, ça fait mal, surtout à chaque changement de tube, mais ça coule à flot ! Elle enchaine les tubes, c'est long mais on finit par arriver au bout du calvaire ! C'est vraiment pas agréable dans la main mais il faut reconnaitre que ça a été plus efficace ! Sinon, il faut bien avouer qu'on ne s'en serait jamais sorti ! Et la jeune fille a vraiment fait du mieux qu'elle a pu, je crois que c'est une bonne "piqueuse" d'ordinaire quand elle n'a pas des patients aussi difficiles que moi, car j'ai peu de traces sur les bras alors qu'elle a tourné l'aiguille, preuve qu'elle ne s'y ait pas prise comme une barbare.

N'empêche que (je pousse mon petit coup de gueule !) j'avais pris toutes les précautions pour que ça se passe bien, quand une patiente demande expressément à être piqué par quelqu'un en particulier, ce serait bien de respecter ça... On me ferait confiance quand je dis quelque chose, ils se seraient arrangés pour que mon piqueur me fasse les deux prises de sang et même si la quantité de sang prélevée était exceptionnellement grande cette fois-ci, ce qui ne facilitait pas les choses, ça ce serait certainement mieux passé. En fait, avant que je parte, la jeune fille qui m'a piqué m'a avoué qu'elle ne faisait plus du tout attention aux gens qui lui disent être difficiles à piquer car ils disent presque tous ça, donc à force... Je lui ai évoqué ma crainte pour me faire piquer à l'hôpital et elle m'a dit que la seule chose que je peux faire, c'est de m'envelopper le bras avec une serviette chaude pour les aider à me piquer. Mais souvent, toutes ces "manières" ne sont pas appréciées, je parle en connaissance de cause. Quand ça se passe plutôt bien en labo, en milieu hospitalier c'est une autre paire de manches ! Je m'attends au pire pour les prises de sang et perfusions à la clinique !

Au final, j'ai été piquée 5 fois, ils ont rempli une vingtaine de tubes de sang et j'ai été délestée de près d'un litre de sang ! Premiers résultats mardi après-midi, le reste est fait ailleurs donc je recevrai les résultats par courrier.

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